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Sur le geste de création |
Sur le geste de création
« Le geste de création est donc difficile à cerner, car il exige à la fois un état de conscience aigu, si accaparant pour l’esprit que celui-ci oublie d’en prendre note et un état d’inconscience, d’abandon au corps, si grand que, par moments, les mains agissent seules, comme si c’était elles qui «savaient». Dans de telles conditions, comment l’artiste peut-il analyser l’idée-geste puisque une grande part de l’activité créatrice échappe à la conscience au moment même où elle se produit? Il est déjà impossible, lorsqu’on pense intensément à une idée, de penser que l’on pense. Lorsque les mains s’activent, par moments, comme si elles pensaient par elles mêmes, le cerveau est comme endormi (au point qu’il peut entendre une chaufferette chanter des cantiques). Trop accaparé par l’oeuvre naissante, le sculpteur fait penser à la sage-femme à la fois agissante et spectatrice qui, dans les deux sens du terme, assiste. »