Voici L’esseulée, la plus récente œuvre de Langevin, commanditée par un donateur anonyme, à la suite du suicide d’une adolescente, victime d’intimidation.

L’œuvre a été réalisée en fibre de verre en douze exemplaires dans le but d’être installée aux quatre coins du Québec.

 

Description

L’œuvre nous montre trois adolescents légèrement plus grands que nature, en position assise sur deux bancs. Les personnages, par leur attitude, sont représentatifs des trois éléments propres au phénomène de l’intimidation : l’intimidateur, le témoin, la victime. À noter que l’espace vacant près de L’esseulée permet à quiconque désire symboliquement l’accompagner, de s’asseoir à ses côtés. Ainsi par sa présence, le spectateur prend littéralement position contre l’intimidation. Lorsque cette version virtuelle de l’œuvre est acheminée sur le Web par une photo, le message prend alors toute sa dimension.

 

Historique du projet

Il n’est pas habituel pour Langevin, comme chez bien des artistes, d’associer son art à la défense d’une cause si grande soit-elle. En ce cas-ci, c’est à la suite du suicide médiatisé d’une adolescente de la Gaspésie qu’il a répondu à l’appel d’un donateur anonyme voulant installer une œuvre dans cette région.

Le sculpteur s’est senti concerné non seulement par ce suicide duquel il fallait collectivement pouvoir tirer des leçons, mais aussi par le fait qu’une de ses propres filles avait jadis elle-même été gravement intimidée. Une fois le modèle original de L’esseulée réalisé en argile, l’idée de multiplier l’œuvre en vue de la placer en divers endroits du Québec s’est imposée.

Toutefois, l’élan du cœur de l’artiste (qui ne récolte aucun profit des reproductions qu’il réalise avec son équipe) ne pouvait à lui seul réussir à convaincre les instances municipales ou régionales d’acquérir une œuvre et d’assumer les coûts minimums de production, soit 10 000 $. Heureusement, quantité de personnes un peu partout en région se sont mobilisées pour faire connaître le projet et faire en sorte qu’il voit le jour dans leur coin de pays. Pour aider à cette diffusion élargie de L’esseulée, un donateur s’est engagé à couvrir les frais de transport et d’installation sur les sites choisis par les municipalités. Il s’agit de la Société de gestion COGIR dont l’engagement social, notamment auprès des retraités, est bien connu. Dans les faits, c’est une véritable chaîne humaine qui s’est formée avec l’objectif de mettre un terme à la banalisation du phénomène de l’intimidation.

Cette campagne spontanée est en bonne voie de se réaliser à la grandeur du Québec puisque sept municipalités (Mont-Joli, Mont-Laurier, Ste-Adèle, Fermont, Chandler, LaSalle, St-Lambert) ont déjà fait l’acquisition de l’œuvre tandis que quatre autres (St-Félicien, La Sarre, Cap-Rouge, Magog) sont sur le point d’en faire autant.